Page 54 - Война и мир 2 том
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Письмо это было старое, еще до Прейсиш-Эйлауского сражения.
                     «Depuis nos grands succes d'Austerlitz vous savez, mon cher Prince, писал Билибин, que je
               ne quitte plus les quartiers generaux. Decidement j'ai pris le gout de la guerre, et bien m'en a pris.
               Ce que j'ai vu ces trois mois, est incroyable.
                     «Je  commence  ab  ovo.  L'ennemi  du  genre  humain  ,  comme  vous  savez,  s'attaque  aux
               Prussiens. Les Prussiens sont nos fideles allies, qui ne nous ont trompes que trois fois depuis trois
               ans. Nous prenons fait et cause pour eux. Mais il se trouve que l'ennemi du genre humain ne fait
               nulle attention a nos beaux discours, et avec sa maniere impolie et sauvage se jette sur les Prussiens
               sans leur donner le temps de finir la parade commencee, en deux tours de main les rosse a plate
               couture et va s'installer au palais de Potsdam.
                     «J'ai le plus vif desir, ecrit le Roi de Prusse a Bonaparte, que V. M. soit accueillie еt traitee
               dans mon palais d'une maniere, qui lui soit agreable et c'est avec еmpres-sement, que j'ai pris a cet
               effet toutes les mesures que les circonstances me permettaient. Puisse-je avoir reussi! Les generaux
               Prussiens  se  piquent  de  politesse  envers  les  Francais  et  mettent  bas  les  armes  aux  premieres
               sommations.
                     «Le chef de la garienison de Glogau avec dix mille hommes, demande au Roi de Prusse, ce
               qu'il doit faire s'il est somme de se rendre?… Tout cela est positif.
                     «Bref, esperant en imposer seulement par notre attitude militaire, il se trouve que nous voila
               en guerre pour tout de bon, et ce qui plus est, en guerre sur nos frontieres avec et pour le Roi de
               Prusse . Tout est au grand complet, il ne nous manque qu'une petite chose, c'est le general en chef.
               Comme il s'est trouve que les succes d'Austerlitz aurant pu etre plus decisifs si le general en chef
               eut ete moins jeune, on fait la revue des octogenaires et entre Prosorofsky et Kamensky, on donne la
               preference au derienier. Le general nous arrive en kibik a la maniere Souvoroff, et est accueilli avec
               des acclamations de joie et de triomphe.
                     «Le  4  arrive le premier courrier de Petersbourg. On apporte les  malles  dans  le  cabinet du
               Marieechal, qui aime a faire tout par lui-meme. On m'appelle pour aider a faire le triage des lettres
               et prendre celles qui nous sont destinees. Le Marieechal nous regarde faire et attend les paquets qui
               lui sont adresses. Nous cherchons – il n'y en a point. Le Marieechal devient impatient, se met lui
               meme a la besogne et trouve des lettres de l'Empereur pour le comte T., pour le prince V. et autres.
               Alors le voila qui se met dans une de ses coleres bleues. Il jette feu et flamme contre tout le monde,
               s'empare des lettres, les decachete et lit celles de l'Empereur adressees a d'autres. А, так со мною
               поступают! Мне доверия нет! А, за мной следить велено, хорошо же; подите вон! Et il ecrit le
               fameux ordre du jour au general Benigsen
                     «Я ранен, верхом ездить не могу, следственно и командовать армией. Вы кор д'арме
               ваш  привели  разбитый  в  Пултуск:  тут  оно  открыто,  и  без  дров,  и  без  фуража,  потому
               пособить  надо,  и  я  так  как  вчера  сами  отнеслись  к  графу  Буксгевдену,  думать  должно  о
               ретираде к нашей границе, что и выполнить сегодня.
                     «От всех моих поездок, ecrit-il a l'Empereur, получил ссадину от седла, которая сверх
               прежних перевозок моих совсем мне мешает ездить верхом и командовать такой обширной
               армией,  а  потому  я  командованье  оной  сложил  на  старшего  по  мне  генерала,  графа
               Буксгевдена, отослав к нему всё дежурство и всё принадлежащее к оному, советовав им, если
               хлеба не будет, ретироваться ближе во внутренность Пруссии, потому что оставалось хлеба
               только на один день, а у иных полков ничего, как о том дивизионные командиры Остерман и
               Седморецкий  объявили,  а  у  мужиков  всё  съедено;  я  и  сам,  пока  вылечусь,  остаюсь  в
               гошпитале в Остроленке. О числе которого ведомость всеподданнейше подношу, донеся, что
               если  армия  простоит  в  нынешнем  биваке  еще  пятнадцать  дней,  то  весной  ни  одного
               здорового не останется.
                     «Увольте  старика  в  деревню,  который  и  так  обесславлен  остается,  что  не  смог
               выполнить  великого  и  славного  жребия,  к  которому  был  избран.  Всемилостивейшего
               дозволения вашего о том ожидать буду здесь при гошпитале, дабы не играть роль писарскую
               , а не  командирскую при войске. Отлучение меня от  армии ни малейшего разглашения не
               произведет, что ослепший отъехал от армии. Таковых, как я – в России тысячи».
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